Par Dr. Paco BAUTISTA Pt, DO, PhD
La prévention de l'ostéite pubienne et de la pubalgie, ainsi que d'autres blessures sportives dues à la surcharge, devrait être incluse systématiquement dans les programmes de formation de tout personnel technique, en particulier dans le sport d'élite.
Il est vrai qu'il n'existe pas de protocoles de prévention qui garantissent une réduction du risque de blessure, selon la littérature actuelle, ce qui constitue également un problème pour les physiothérapeutes et les cliniciens.
Cependant, nous pensons qu'il existe certaines clés à suivre dans la prévention des blessures sportives, notamment l'ostéite pubienne ou l'ostéopathie dynamique du pubis.
Afin de clarifier quelles pratiques réduisent le risque de blessures sportives, en 2007, Aaltonen S, dans une revue systématique des principales bases de données, a conclu que l'utilisation de supports externes ainsi que les programmes d'entraînement proprioceptifs semblent être efficaces dans la prévention des blessures sportives.
À cet égard, Markus et al. ont réalisé en 2010 un examen systématique de grande qualité, avec une moyenne de 6 (fourchette = 5-8). La taille moyenne de l'échantillon était de 1078 sujets (fourchette = 114-2020). Tous les essais ont inclus dans la population étudiée des adolescents et des jeunes athlètes adultes âgés de 12 à 24 ans. Les activités sportives pratiquées régulièrement par les participants à l'étude étaient les suivantes : sports scolaires et de club, basket-ball, volley-ball, football, handball, ainsi que hockey et futsal. Les exercices proprioceptifs et neuromusculaires pris en compte dans l'entraînement comprenaient : l'équilibre, l'agilité, les étirements, les exercices plyométriques, les exercices de course, le tumbling et la musculation.
L'objectif de cette revue était d'évaluer l'efficacité de l'entraînement proprioceptif/neuromusculaire dans la prévention des blessures sportives. En se concentrant sur les études de haute qualité méthodologique, les risques relatifs (RR) et les intervalles de confiance (IC) à 95% ont été utilisés pour estimer les effets du traitement.
Sur un total de 32 études pertinentes, 7 études méthodologiquement bien conduites ont été prises en compte pour cet examen. L'analyse groupée a révélé que la proprioception était efficace pour réduire le risque de blessures des membres inférieurs de manière significative (p<0,01). L'entraînement proprioceptif était plus efficace chez les athlètes ayant des antécédents de blessures que chez ceux qui n'en avaient pas. Ceci est intéressant car nous connaissons le niveau élevé de rechutes qui caractérise l'ostéite pubienne et l'ostéopathie dynamique, qui est également plus élevé chez les hommes que chez les femmes athlètes.
En conclusion, il existe des preuves que des programmes équilibrés ou multiformes d'entraînement proprioceptif et neuromusculaire (où il ne faut pas omettre l'étude de la mobilité neurale notamment de l'obturateur, de la crurale et de la sciatique), #neurodynamique, pourraient être efficaces dans la prévention des blessures des membres inférieurs, y compris la pubalgie et les douleurs à l'aine, chez les adolescents et les jeunes adultes sportifs, et notamment dans le football.
Bien que l'on puisse supposer que les séances d'entraînement sensori-moteur doivent être effectuées pendant au moins 10 minutes, plus d'une fois par semaine pendant au moins 3 mois. La fréquence des programmes considérés varie de 1 à 7 séances par semaine et entre 3 et 12 mois (Markus et al. 2010).
De toute évidence, les résultats de cette étude nécessitent d'autres études qui proposent des programmes d'entraînement proprioceptif et neuromusculaire mieux définis, et bien sûr les résultats ne peuvent pas être généralisés aux sports à haut risque ou à d'autres sports spécifiques non considérés dans cette revue.
À partir de l'étude de Markus et al., nous pouvons donc conclure que cette revue a montré des preuves de l'efficacité de l'entraînement proprioceptif/neuromusculaire pour réduire l'incidence de certains types de blessures sportives chez les athlètes adolescents et jeunes adultes pendant la pratique sportive.
Dans une revue plus récente de 2014, Lauersen et al, sous le titre "The effectiveness of exercise interventions to prevent sports injuries : a systematic review and meta-analysis of randomised controlled trials", arrivent aux conclusions suivantes qui confirment ce qui précède.
-Il a été démontré que l'activité physique réduit efficacement les blessures sportives.
-Il n'a pas été démontré que les étirements avaient un quelconque effet bénéfique.
-Les programmes multiples de proprioception et d'entraînement en force, dans cet ordre, ont montré une tendance à la prévention des blessures sportives.
-L'entraînement musculaire réduit les blessures sportives de moins d'un tiers.
-La combinaison d'un entraînement musculaire et d'un entraînement proprioceptif pourrait réduire de près de moitié le risque de blessure.
C'est pourquoi, sur cette base, nous proposons pour la prévention de l'ostéopathie dynamique du pubis, plusieurs points à prendre en compte :
-Inclure des programmes de prévention basés sur l'entraînement proprioceptif et musculaire, dans le cadre des programmes d'entraînement habituels, tout au long de l'année à partir de la pré-saison et avec une plus grande intensité dans cette phase.
-Rééquilibrage biomécanique préalable et contrôlé de l'athlète dans son ensemble, en accordant une attention particulière à la région lombo-pelvienne, à l'ASI, à la charnière coxo-fémorale, thoraco-lombaire et au pied. Par la thérapie manuelle et l'ostéopathie.
-Entraînement à la proprioception par le biais de la FNP comprenant les principaux gestes sportifs du sport en question, au moins 10 minutes/séance d'entraînement, plus d'une fois par semaine (jusqu'à 7) pendant au moins 3 mois, de préférence en continu toute l'année.
-Traitement des déséquilibres musculaires, d'abord relaxation des groupes musculaires hypertoniques et ensuite renforcement de ceux qui ont tendance à l'hypotonie. Évaluation et compensation des déséquilibres agonistes-antagonistes.
-Renforcement des abdominaux, des muscles spinaux et fessiers, des adducteurs, des ischio-jambiers et des quadriceps.
Comme toujours, c'est un plaisir de partager.